MEXICO (Reuters) - Un juge mexicain a estimé qu'il y avait suffisamment de preuves pour juger l'ancien procureur général du pays, Jesus Murillo, pour son implication présumée dans la disparition de 43 étudiants en 2014 et dans l'enquête qui s'ensuivit, ont annoncé mercredi les autorités judiciaires. Jesus Murillo, placé en détention vendredi dans ce qui constitue la première arrestation d'ampleur dans le cadre de cette affaire, est accusé de torture, de disparition forcée et d'obstruction à la justice. En tant que procureur général, il a supervisé l'enquête très critiquée sur l'incident lors duquel 43 étudiants ont été portés disparus dans l'Etat de Guerrero, dans le sud-ouest du Mexique.

La justice mexicaine a ordonné vendredi l'arrestation de l'ancien procureur général du pays ainsi que de 64 policiers et militaires pour la disparition en 2014 de 43 étudiants de l'école normale d'Ayotzinapa (sud), au lendemain de la publication d'un rapport d'une commission officielle qui a qualifié cette affaire de crime d'Etat. Dans la soirée de vendredi, l'ex-procureur général Jesus Murillo Karam a été appréhendé à son domicile de Mexico pour disparition forcée, torture et délits contre l'administration de la justice, et n'a pas opposé de résistance, a indiqué le parquet dans un communiqué. Le parquet a par la suite annoncé que des mandats d'arrêt avaient été lancés contre 20 responsables de l'armée, 44 policiers et cinq fonctionnaires pour leur implication présumée dans cette affaire, qui avait profondément choqué au Mexique et à l'étranger.