Après une année 2022 de bénéfices records, l'année 2023 signe définitivement le retour à la normale pour les majors pétrolières. Les regards des investisseurs se tournent désormais vers le Moyen-Orient, car l'instabilité qui y règne pourrait peser lourd sur le marché des hydrocarbures.

Face au bénéfices bancaires liés à la montée des taux d'intérêts, le gouvernement italien compte mettre en place une taxe sur les superprofits. De quoi perturber les marchés financiers suite à l'annonce de cette mesure par le gouvernement de Girogia Meloni.

Après avoir engrangé plus de 151 milliards de bénéfices en 2022, profitant notamment de la hausse des cours après l'invasion de l'Ukraine, les compagnies pétrolières occidentales voient leurs profits se tarirent. Elles restent toutefois extrêmement rentables, à l'image de TotalEnergies, qui affiche 4,1 milliards de gains au 2ème trimestre 2023.

L'autorité de la concurrence peut sanctionner, même sévèrement les entreprises tentées de profiter de l'inflation pour réaliser des profits excessifs, a affirmé son président Benoit Coeuré ce samedi au Parisien. Le gouverneur de la Banque de France, appelle lui à la vigilance.

DOSSIER - Ce mardi 21 février, Engie et Capgemini ont dévoilé leurs résultats financiers, dans la tendance des autres résultats du CAC 40: en forte hausse. Ces chiffres relancent le débat sur les superprofits. La rédaction vous a sélectionné plusieurs articles pour vous permettre d'approfondir ce sujet.

Les bénéfices de Vinci Autoroutes alimentent la polémique sur le modèle jugé trop généreux des concessions. Le régulateur propose d'écourter les contrats.

TRIBUNE- Des mots dans une tribune ou un article pour justifier des actions contraires aux engagements climatiques peuvent faire beaucoup de bruit. Et mettent à mal le développement économique des entreprises qui n'alignent pas leurs mots à leurs actes, estime Amandine Lepoutre, présidente du think tank Thinker & Doers, alors que TotalEnergies se défend face à ses superprofits.

Une proposition de loi, rédigée par Olivier Faure et qui devait être examinée lors de la niche parlementaire des socialistes ce jeudi 9 février, vient d'être retirée de l'ordre du jour. La raison: elle n'avait aucune chance d'être adoptée, contrairement à d'autres textes, comme le repas à un euro ou la nationalisation d'EDF. Le débat est toutefois loin d'être enterré.

Ce samedi 31 décembre marque le coup d'envoi de la taxation des superprofits des géants de l'énergie. Adoptée dès la fin du mois de septembre par les États membres de l'UE, ce dispositif pourrait permettre à Bruxelles de récupérer 25 milliards d'euros qui seront ensuite redistribués aux ménages les plus modestes.

Mercredi, le groupe américain ExxonMobil a saisi la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) contre la taxe sur les "superprofits" des géants énergétiques décidée par Bruxelles. Cette charge est censée être payée par les producteurs et distributeurs de pétrole, de gaz et de charbon qui ont réalisé d'énormes bénéfices après la guerre en Ukraine.

EXCLUSIF - Instauré dans le budget 2023, le nouvel impôt sur les profits exceptionnels des pétroliers rapporterait 200 millions d'euros selon Bruno Le Maire. Ce serait pourtant entre 3 et 5 milliards d'après la Commission européenne. Un grand écart inédit dans l'estimation des recettes fiscales. Explications.

BUDGET 2023. Samedi 19 novembre, le Sénat a rejeté les amendements de la gauche et des centristes concernant la taxation des superprofits.

Le Sénat dominé par l'opposition de droite a rejeté samedi soir la taxation des superprofits en rejetant les amendements de la gauche et des centristes qui prévoyaient d'imposer les bénéfices exceptionnels de grandes entreprises contre l'avis du gouvernement. Les sénateurs ont refusé un amendement de la gauche par 181 voix contre 97 et un autre présenté par les centristes sur un résultat plus serré de 181 voix contre 152 lors de l'examen en première lecture du projet de loi de finances pour 2023. La gauche a relancé au Sénat le débat sur ce sujet polémique, après la décision du Conseil constitutionnel qui a enterré ses espoirs d'obtenir un référendum sur la taxation des superprofits.

BUDGET 2023. Le projet de loi de finances (PLF) est examiné à l'Assemblée nationale depuis le 10 octobre. L'ombre du 49-3 place de manière plus qu'insistante sur l'hémicycle.

L'amendement gouvernemental, portant le projet européen de taxe sur les superprofits des énergéticiens, devrait être discuté à l'Assemblée mercredi. Les économistes approuvent et certains veulent même aller plus loin.

Pas de répit pour le géant français du pétrole. Mis sur la sellette pour ses profits plantureux, il doit se justifier sur ses projets internationaux en Russie et en Ouganda. Assigné par six ONG, TotalEnergies a rendez-vous mercredi devant le tribunal judiciaire de Paris.

ANALYSE - À l'échelle européenne, les gouvernements pourront aller plus loin s'ils le souhaitent.

La Norvège hésite à se montrer solidaire avec l'Union en plafonnant ses tarifs, estimant devoir financer sa transition verte. Une attitude contreproductive.

Ce sera l'un des leitmotivs des débats budgétaires de l'automne: l'opposition de gauche Nupes a accentué la pression en faveur d'une taxe française sur les superprofits des grandes entreprises, en initiant mercredi une tentative d'organisation de référendum d'initiative partagée (RIP). Nous espérons que cette procédure va créer un rapport de force avec la majorité présidentielle, a insisté le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, soulignant que la Nupes n'était pas fétichiste du RIP. Selon lui, le seul objectif de la Nupes (LFI, PS, PCF et EELV), peu importe le moyen, est de taxer, comme le font déjà d'autres pays européens, les superprofits de grandes entreprises, majoritairement multinationales au chiffre d'affaires supérieur à 750 millions d'euros, tous secteurs confondus.

L'opposition de gauche et d'extrême-gauche Nupes accentue la pression en faveur d'une taxe française sur les superprofits des grandes entreprises. Elle a initié ce mercredi une tentative d'organisation de référendum d'initiative partagée (RIP).

Lundi, devant le Medef, la Première ministre n'excluait pas de taxer les entreprises bénéficiant de "superprofits". Mardi, devant le même public, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire s'est néanmoins détaché des propos d'Élisabeth Borne, affirmant qu'il ne savait pas ce qu'était un superprofit.

Elisabeth Borne fait tout pour éviter la mise en oeuvre d'une taxe supplémentaire sur les super-bénéfices. Objectif: ne pas ébranler le totem macroniste de la baisse des impôts.

Le projet de loi de finances rectificative arrive au Sénat ce lundi. Avec lui, une mesure qui risque de faire débat, celle de la taxation des superprofits. Portée par les sénateurs centristes, cette taxe toucherait les entreprises qui ont réalisé, en 2021, 20% de bénéfices supplémentaires par rapport à la moyenne des trois années précédentes.

Le Sénat en majorité de droite débute lundi l'examen en première lecture du projet de budget rectificatif, second volet des mesures de soutien au pouvoir d'achat, qui va voir ressurgir la question d'une taxation des superprofits de grands groupes. Poursuite du bouclier tarifaire sur l'énergie et de la remise carburant à 30 centimes le litre en septembre-octobre puis 10 en novembre-décembre, revalorisation de point d'indice des fonctionnaires. Le projet de loi de finances rectificative pour 2022 ouvre 44 milliards d'euros de crédits, dont 9,7 pour financer la renationalisation à 100% d'EDF.

INTERVIEW - Des députés Renaissance ont déposé un amendement pour taxer les bénéfices des sociétés pétrolières et gazières. La députée Renaissance Stella Dupont, qui a proposé l'amendement, revient sur la mesure et ses objectifs.