Après avoir passé sous silence pendant des décennies son passé négrier, Bordeaux cherche à rattraper son retard sur l'épineuse question du devoir mémoriel, loin d'être évident entre la municipalité, les historiens et une association qui crispe par son militantisme. Plus de 30 ans après Nantes, qui s'est penchée dès 1992 sur sa responsabilité dans l'histoire de la traite négrière française et du commerce triangulaire, Bordeaux tente encore de se débarrasser des accusations de mollesse la concernant. Il y a du changement, notamment grâce à l'arrivée massive de Néo-Bordelais ces dernières années, moins tributaires des tabous familiaux, estime Karfa Diallo, directeur et fondateur de l'association Mémoires et Partages.