Avec le succès vient le danger: le meurtre la semaine dernière de l'étoile montante de l'athlétisme kényan Agnes Tirop a révélé la face cachée, parfois tragique, du succès des femmes athlètes dans une société très masculine. Pressions sociales, dépression, exploitation financière: les risques sont nombreux pour les jeunes femmes confrontées à un succès météoritique. Ils viennent souvent de leurs entourages, entraîneurs, agents ou même de leurs proches.

Le mari d'Agnes Tirop, la prometteuse athlète de 25 ans dont le meurtre a suscité l'émotion, était interrogé vendredi après son arrestation la veille à Mombasa , à l'est du Kenya, a appris l'AFP de sources policières. La police kényane a annoncé tard jeudi soir l'arrestation d'Emmanuel Rotich grâce à la détection de son téléphone dans cette ville côtière située à plusieurs centaines de kilomètres du lieu du drame. Agnes Tirop, double médaillée mondiale du 10.000 m (en 2017 et 2019) et 4e des derniers Jeux olympiques de Tokyo sur 5.000 m, a été retrouvée cette semaine poignardée au domicile du couple, à Iten, une ville d'altitude de l'ouest du Kenya où s'entraînent de nombreux coureurs de fond et demi-fond.