
Ils s'aventurent timidement dehors, achètent quelques victuailles et rentrent au plus vite en tentant de ne plus sursauter à chaque explosion: sans eau ni électricité, les habitants de Khartoum vivent sous les tirs croisés depuis 24 heures. Dans la banlieue nord de la capitale soudanaise, comme ailleurs, personne n'a fermé l'oeil à cause du vrombissement incessant des avions et des frappes aériennes, de l'artillerie ou des combats de rue au fusil automatique ou à la mitrailleuse lourde. Mais dimanche matin, pour l'un des derniers jours de jeûne du ramadan, sous une chaleur déjà harassante que plus aucun ventilateur ne peut combattre faute d'électricité, Farouq Hassan a tenu à ouvrir sa boulangerie.